À chacun sa signature
Un petit signe tracé à un moment donné, une marque unique et identifiable en un lieu précis, et nous voilà tout émus de reconnaître une trace de vie.
Au fil du temps les traces manuscrites ont pris des formes différentes, dessin ou écriture, simple marque ou armoirie, jusqu’à devenir signature de son nom et maintenant signature électronique.
L’histoire de la signature couvre des millénaires et la planète entière, mais pour notre petit coin quatre siècles de vieux papiers à explorer sur internet, depuis son fauteuil, c’est déjà un bon début ! On pourra y trouver l’autographe d’un personnage important, ou mieux de son grand-père ou d’un ancêtre ; en découvrant cette trace singulière on en déduira quelques informations sur son auteur. Il faudra faire preuve d’indulgence étant donné la difficulté de tenir une plume, et analyser les circonstances…
Dans les plus vieux registres de Méolans qui sont parvenus jusqu’à nous, les notaires appliquent les instructions « à la lettre » : on signe de son nom ou on « ne sait pas signer de ce enquis », et pour certaines personnes citées dans l’acte nous n’avons aucune trace manuscrite en fin de page. Heureusement dans notre région la plupart des chefs de maison pouvaient griffonner leur nom.
Par contre, à la lecture d’autres notaires, on pourra trouver des marques manuscrites personnelles bien distinctes. Et pas simplement une croix, symbole depuis le moyennage, qui figure le geste de se signer, équivalent à « jurer sur les écritures ». La signature n’a pas toujours été l’écriture plus ou moins enjolivée et artistique de son nom, d’autres formes ont été admises et largement usitées.
On pourra ainsi constater la conscience professionnelle du notaire du Lauzet au 18ème siècle qui mentionne l’auteur de chaque marque, ce qui doit lui coûter un peu plus de papier et d’encre ! Et c’est ainsi que la déclaration des propriétaires pour le cadastre de 1702 se termine par de drôles de pages couvertes d’un alphabet étrange, mais minutieusement décodé. D’ailleurs une petite bête a bien aimé et commencé à dévorer la page !
Cet autre notaire à Montagnac, près de Riez, n’a pas donné le code, au généalogiste de le résoudre en comparant les assistants dans tous les actes ! (clin d’œil au cercle généalogique des AHP).
On voit que les marques pouvaient être assez sophistiquées, étaient elles familiales ou personnelles ? Etaient-ce les mêmes que celles utilisées pour marquer objets, outils ou moutons ? A chacun son histoire.
Signer de son nom individualise l’individu, et nous semble bien pratique, quoique … il ne faudrait pas se tromper en attribuant sa signature à chacun des membres de la famille.
Donc, si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à consulter les registres en ligne, qui apportent tant de précisions et d’images évocatrices.