Au seuil de l'an
"J'entends passer le vent et je trouve que, rien que pour entendre passer le vent, cela vaut la peine d'être né"
Fernando Pessoa
Le ciel chante en toi
Ce bleu d’où tu viens
Ce bleu où tu vas
Ce cristal de l’hiver
Que tu déposes là
Et qui gonfle tes plumes
Pour préserver le chant
Offrande du plus humble
Au seuil de l’An
Celle qui vient ,
Comme un chien errant assis à la porte invisible du coeur
Tremblant de tous ses membres mais certain que la place est juste
Une année s’avance sur le calendrier immobile du Temps
A la manière des saisons, de tous les cycles de vie, souveraine,
La voici en attente d’advenir en nos demeures
Car c’est de nous que naîtra ce qu’elle doit être.
Puissions nous ouvrir la porte de jour comme de nuit
Sans crainte de l’inattendu, sans souci de mémoire
Comme chante Espérance sur les sentiers de la Joie.
Il y a du sacré dans le mouvement où s’accueille ce qui surgit
Quand la lumière doucement monte , sève des instants féconds,
Où la soif du lendemain puise à la source du main-tenant.
Toujours ce petit air frais sur la tempe
Toujours cette clarté épousant le regard
Toujours un oiseau pour dire l’immense
Et ce sourire indéfinissable face au Mystère du Vivant.