Généalogie et histoire : l'année 1692
1692 ! C’est la guerre entre Louis XIV et le Duc de Savoie, et même le pire moment des hostilités :
Va et vient des deux armées, dans un sens puis dans l’autre en passant par l’Ubaye, réquisitions ou pillages, enrôlements de force, maisons ou villages entiers brulés … et occupation …jusqu’en 1696 . Désolation, misère et famine concluent les historiens.
Sur les quatre feuillets du contrat de mariage, tous les détails sont précieux et à examiner pour faire d’autres recherches. Marie est orpheline de père, sa mère est avec elle, ainsi que son beau frère … Jean André est avec ses neveux … l’acte est signé dans la maison d’Honoré LEBRE à la Maure Haute (cette maison n’a donc pas encore brûlé). La dot est de 50 escus de trois livres l’un monnaie de France, mais dans lesquels sont inclus 20 escus que lui avait légués son père Jacques, ce qui me permettra de retrouver le testament de son père en 1673, soit 19 ans avant. Elle ne les touchera pas tout de suite, ils seront versés en annuités … et puis Jean André a une dette, alors on compense … Marie attend aussi cinq escus légués par sa tante … En résumé elle reçoit des vêtements à demi usés, deux draps de lit, un agneau male et deux femelles, « une caisse de bois blanc sans serrure et un peu usée » …
On peut dire que c’est modeste : on trouve dans d’autres actes des caisses de noyer avec deux serrures en fer. Mais il est impossible de convertir la monnaie ou d’en déterminer l’équivalence actuelle, on peut simplement comparer avec des actes de même époque.
L’activité notariale de Maître HONNORAT est visiblement perturbée en cette période : beaucoup de jours sans contrats, beaucoup d’actes concernant la tutelle des orphelins, et même la vente de leurs biens : on y trouve les motifs exposés par les tuteurs : le 27/05/1692 «dévastation du pays », le 23/07/1692, « brûlement et pillage général de ce lieu » 17/12/1692 une clause particulière pour la tutrice : « attendu le temps de guerre où le pays se trouve, que si les susdits effets venaient à lui être enlevés en pillage par les troupes, elle ne devait aucunement en être responsable ».
Ce même notaire était aussi secrétaire de la Communauté, et donc nous pouvons trouver toutes les décisions collectives de cette période, mais ça c’est une autre Histoire.