Slide 1
Partager cette page

Jeannette, grande dame et témoin de l’histoire du vallon

Publié par Mireille Provansal le mardi 21 mars 2023

Jeannette nous a quitté. Elle repose désormais auprès de son père dans le cimetière de Saint Barthélémy.

Devant le four juillet 2014

Jeannette, c’est Jeannette Gilly des Testuts. Nous avons fait sa connaissance en juillet 2014. Le contact avait été pris grâce à sa nièce, Marie-Hélène Degioanni, qui avait retrouvé l’adresse des descendants du maquis du Laverq et nous avait écrit. Nous avons déjeuné avec Jeannette, sous les frênes devant le four, à côté de la grande ferme où elle était née. Elle nous y a fait découvrir avec fierté comment avait vécu sa famille, comment son père, Emile Gilly, fabriquait ses outils et même les cordes dont il avait besoin. Elle n’était pas moins fière de son potager et de ses fleurs, les magnifiques sopranos dont elle prenait grand soin. Depuis, nous lui avons rendu visite chaque année, sans compter bien sûr les rencontres du 15 août à l’Abbaye, et à Digne pour un café ou un repas.

Le potager de Jeannette
La ferme des Testuts
Sur la terrasse des Testus août 2018

 En 2014, Jeannette avait déjà plus de 85 ans. C’était un petit bout de femme énergique, attentive aux autres et généreuse. C’était aussi la mémoire de l’histoire de la vallée, une conteuse remarquable. C’est elle qui nous a appris les rencontres entre son père et Jean Lippmann, responsable du maquis, l’accord conclu pour que les résistants trouvent un refuge provisoire dans leur bergerie du Lambournet. Elle nous a raconté les œufs que sa mère et elle y avaient apportés (600 m de dénivelé pour quelques œufs frais !), le parachutage des armes, les deux familles juives cachées à Saint Barthélémy… et tant d’autres évènements petits et grands. Des récits précis et qui ne manquaient parfois pas d’humour ! Tant de détails qui ont donné chair à l’histoire familiale et à la Résistance.

Le Lambournet, prêté par Emile Gilly aux résistants

Elle avait une amitié particulière pour mon père, Claude Lippmann, qui était resté coucher un soir aux Testuts pour la rassurer, car sa mère était très mal en attente d’un accouchement difficile.

Et puis, elle a fait connaissance de notre grande famille, elle a aimé le petit Joseph qu’elle a connu nourrisson et dont elle demandait toujours des nouvelles : « Et Joseph ? », c’était toujours son entrée en matière. Nous lui apportions des photos car Joseph a grandi, qu’elle gardait sur son buffet avec dévotion.

Alors, chère Jeannette, merci pour tout. Nous ne t’oublierons jamais

Mireille et François Provansal



 

Partager cette page

Abonnez-vous au suivi de publications

Recevez chaque semaine par email un récapitulatif des dernières publications de notre site internet en vous abonnant à notre suivi de publications.
Aucun spam & désinscription à tout moment !