La transhumance inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité
Le 6 décembre 2023, la pratique de la transhumance a été inscrite officiellement par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
La transhumance est un déplacement saisonnier de personnes et de leur bétail entre plusieurs régions géographiques ou climatiques. Chaque année des gardiens de troupeaux déplacent des milliers d’animaux, au printemps puis à l’automne pour s’adapter à l’environnement .
En région Paca nous connaissons bien cette pratique pastorale multiséculaire pour les ovins, des familles la transmettent depuis des générations. Les déplacements de troupeaux de brebis depuis la Basse Provence jusqu’aux Alpes dépassent les 200 kilomètres, et même s’ils ne peuvent plus se faire entièrement à pied, la population le long des itinéraires a gardé le souvenir ému du passage des grands troupeaux et de leurs bailes. Pendant des siècles ce fut un évènement social et économique très important.
Cette inscription obtenue après un long travail collectif des acteurs du pastoralisme, c’est la reconnaissance d’un savoir-faire en matière d’élevage, de soins aux animaux, et de connaissance de la nature. Espérons que cette décision favorisera les politiques publiques visant à protéger cette forme de pastoralisme compatible avec le développement durable.
L’histoire du Laverq est indissociable de la transhumance
S’il n’est pas possible de préciser la date exacte des premières transhumances dans la montagne pastorale de la Blanche de Laverq, en revanche les quatre derniers siècles sont très bien documentés. Contrats de location des propriétés communales, redevances, taxes de transit, dîme, marché de la laine et des animaux, drailles sur les cadastres… d’innombrables archives permettent d’appréhender un modèle économique articulé autour de l’élevage qui faisait vivre un pays peuplé.
Un chemin qui a plus de mille ans
De nos jours la transhumance d’Arles est fêtée chaque année en divers endroits et diverses saisons, et son chemin peut être suivi avec bonheur dès le printemps. « La Routo », de l’occitan « far la routo » (faire la route), est un chemin de grande randonnée, le GR69, qui relie les plaines de La Crau à la vallée alpine piémontaise de La Stura, empruntant autant que possible les chemins traditionnels, avec quelques aménagements pour s’adapter au monde actuel, et surtout avec de belles étapes, comme le gîte du Laverq.
Maison de la transhumance - La routo