L'envol d'une parole qui chante
Jeannette
Le prénom suffit à ouvrir l’espace du cœur en chacun de nous.
Alors vient le lieu de naissance, les Testus.
Avec le lieu s’avance le visage des parents, des sœurs, des amis et cette maison paisible et douce au bord du ruisseau inondée de fleurs au printemps.
Ce sont peut-être les fleurs qui parlent le mieux de Jeannette, les simples fleurs de nos montagnes, celles qui se sèment avec le vent, ouvrant le jour par le sacre d’une présence au monde qui annonce le Printemps du cœur.
Pour semer une fleur à la manière du vent il faut un grand courage, une profonde patience et ce petit rien dans le geste aimant qui change tout.
Avec ce petit rien Jeannette accueillait chacun comme elle semait les fleurs, d’un geste simple et large, un souffle bienveillant.
Lorsque ce souffle visitait le temps passé, en œuvre de mémoire, elle disait les uns et les autres en l’évidente clarté de leur présence toujours vive en elle, dans l’ordinaire du jour, le menu de leur quotidien.
Frêle silhouette au regard profond, à la main sûre, à la voix douce et ferme à la fois, tu as fait fleurir la vie sous tes pas, Jeannette, et de là où tu es à présent, un parfum vient à nous, délicatement nous accompagne.
Il vient de passer dans les grands sapins au bord du ruisseau où dans ta jeunesse tu cassais la glace l’hiver pour laver le linge sans jamais te plaindre de l’épreuve.
Par la clarté de l’eau vive, du chant d’oiseau, de l’air des cimes, monte cet élan qui t’habitait et cherchait en tous lieux et par tous temps à servir le Vivant par le soin au prochain.
En gratitude pour l’offrande,