Nature veille
Traces d’hommes dans la neige
Ce petit trou des maisons
Offrant des nids au pied des cimes
Le silence s’est posé avec le grand oiseau blanc
Et, délicatement, quelque chose attend,
Un murmure appelle la grâce du printemps
En la douce paix, comme on berce un enfant,
Nature veille
A l’éternel commencement
Ecoutez ! Laissez-vous bercer par la musique des mots !
Quelques pas « hors du monde » pour entrer « en ce monde »..
Cela commence par une route enneigée où l'avancée se fait de plus en plus lente, jusqu'à ce que l'arrêt soit nécessaire. Le sentier ensuite s’épouse à l’amble de la marche.
Les derniers mètres s’inventent, tout le corps se mélange aux éléments et le chemin se révèle « à l’aveugle », en un senti de ce qu'il est derrière l'uniformité blanche.
C'est là que commence la vie pauvre dans toute sa gloire, dans l'incertain, le provisoire, l'immaculé, la bouleversante simplicité de ce pas qui craque, flotte puis soudain plonge jusqu'aux genoux et dont le bruit feutré résonne sur fond de ciel bleu mêlé au piquant de la bise .
Voilà le temps piégé, le temps des possibles et des occasions manquées, le temps qui se compte et se compare à souhaits, le voici rassemblé tout entier entre ces flocons légers qui virevoltent en paix.
Arrivé au sommet on n'est plus tout à fait le même, quelque chose a bougé, comme un grand vent venu s'engouffrer par la petite lucarne des yeux, un tableau gravé entre le va et vient du souffle, l'immobile est entré et sa Musique n'en finit pas de saluer la Vie.
A la question « d’où viens-tu ? » la neige ne répond pas.
Elle devient source vive, Musique en soi.
Lise,
lu par Marc Bouriche