Petite histoire de La Fresquière
La Fresquière est un lieu-dit de Méolans-Revel, sur la route de Barcelonnette.
C’était aussi le nom d’une belle bâtisse qui fût auberge pendant longtemps, et qui abrite désormais la mairie de Méolans-Revel, la bibliothèque et des logements.
Mais ne cherchez pas La Fresquière sur les cartes anciennes, avant le milieu du 19ème siècle vous ne la trouverez pas. Ne croyez pas non plus que la Fresquière est un endroit un peu trop « frisquet », oubliez toutes les savantes études étymologiques et toponymiques.
Cette bâtisse a été longtemps l’auberge d’une famille Gastinel, puis elle abrita boulangerie, épicerie, café, hôtel d’une famille Laurent… Il y a quelques décennies, le témoignage d’un membre de la famille Gastinel a été recueilli et conservé, il nous révèle la véritable histoire du lieu :
« Pour ceux de la génération que cela peut intéresser, je voudrais écrire quelques souvenirs sur cette maison, bien que mes souvenirs personnels ne remontent qu’à 1900.
Vous savez tous, je pense, qu’un mémorable incendie ravagea le village de Méolans dont les hommes étaient ce jour-là à une foire à Barcelonnette, ce qui a rendu la lutte contre le feu peu efficace.
La maison Gastinel fut très sinistrée : la rebâtir sur place ? Il était question de faire la route nationale sur la rive droite de l’Ubaye, l’actuelle avec un pont peu après Le Martinet*. N’était il pas mieux de construire au soleil à L’Adroit, dans un de leurs champs des Oches ? C’est ce qu’ils firent et notre grand père, qui n’avait pourtant que 14 ou 15 ans, conduisait un tombereau et fournissait pour le chantier les pierres, gravier et sable qui ne manquaient pas dans le lit de l’Ubaye.
Il n’y avait pas de hameau là. Quel nom donner à cette construction ? Certains proposaient « la Bâtie Neuve », bien banal selon notre arrière-grand-père.
Or il y avait à Méolans un Monsieur Derbez qu’on appelait « le Pape » depuis qu’il était allé à Rome et en était très fier, mais ce surnom l’irritait et il dit un jour au père Gastinel (dit « Lou Fresc » je ne sais pas pourquoi) :
- Cela vous plairait de vous entendre appeler Monsieur Gastinel lou Fresc ?
- Cela me vexerait si peu que vous me donnez là une très bonne idée et que je vais appeler ma nouvelle maison : La Fresquière ! »
Joseph Louis Gastinel (lou « Fresc ») était né à Uvernet en 1813 et avait épousé Colette Gassier de Méolans en 1838.
Mais alors d’où venait ce surnom de Lou Fresc ??? Faut-il chercher à Uvernet ou à Méolans ? D’où vient ce « froid » ? Ne fait-il pas un peu froid à Uvernet ?