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SIMPLAMENT

Publié par Monique DOU le mardi 2 mai 2023

Dans le clocher de l’église Saint Laurent du Lauzet, l’ancien mécanisme de l’horloge -celui qui a donné l’heure pendant des décennies au village- attend d’être nettoyé et exposé[1]. Ce mécanisme a été utilisé  jusqu’en 1956 date à laquelle l’électrification de l’horloge du clocher a été décidée. Cela avait coûté à l’époque 140 000 Francs, c’était lors d’un mandat de maire de Marius Brun.

Eglise du Lauzet
Eglise du Lauzet - Collection Monique DOU

Avant l’électrification de cette horloge une personne -un employé de la commune- montait en haut du clocher une fois par semaine, pour remonter le mécanisme. Pendant des années ce fut la tache de « Simplament » sobriquet de Sylvain Hermelin. Ce sobriquet lui avait été donné car il prononçait souvent ce mot. Il était cantonnier communal au Lauzet.

Le poste permanent de ‘cantonnier communal’ avait été créé par la commune du Lauzet en 1931 ; le salaire mensuel avait été fixé à 350 francs (de l’époque, sachant que le salaire moyen d’un ouvrier était à peu prés alors de 750 francs). Préalablement c’était à la journée que les personnes étaient rémunérées.

Sans doute assez rapidement Simplament avait été embauché sur ce poste puisqu’une délibération de 1933 indique que sa demande d’augmentation a été refusée…Il fut ensuite  relevé de ce poste et de celui de garde champêtre en janvier 1944, puis (re)nommé garde champêtre en juillet 1945.

Simplament

En 1953 le traitement annuel du remonteur d’horloge au Lauzet a été fixé à 2400 francs par an. Préalablement la fonction était remplie par le cantonnier communal, puis il a fallu rémunérer une autre personne pour cette tache.

Originaire du Laverq, né en 1894 au Pont de Baud, Silvain (parfois écrit ainsi) Hermelin était le 3ème enfant (sur 7) d’Auguste Désiré Hermelin (du Pont de Baud) et de Joséphine Tron (des Clarionds).  Comme son frère ainé Auguste Désiré il avait été incorporé dans l’armée en 1914, blessé par un éclat d’obus en 1915 puis en 1917 (il marchait d’ailleurs avec une canne), qualifié de « voltigeur très courageux sur le front depuis 28 mois - Blessé en faisant bravement son devoir » il avait été décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.  Avant d’être cantonnier  du village, il avait été  ouvrier agricole à Puyricard près d’Aix en Provence, à Berre et à Marcoux. Il avait également travaillé pour l’entreprise Orizet frères sur le chantier de la ligne Chorges Barcelonnette comme manœuvre.  En  1937 il avait épousé au Lauzet Marie Bonnenfant veuve Vigliano (facteur) qui, elle, était née à la Lauze (hameau du Lauzet aujourd’hui disparu).  Veuf à partir de 1952,  il vécut (dans l’actuelle « traverse de la Croisette ») au Lauzet. Sa sœur Adèle avait épousé Auguste Martin de Dramonasc et était la mère d’Auguste et Cyprien Martin.  Il habita ensuite sur  la place de l’église (maison Barneaud) et décéda  en décembre 1969.

Sur ces vieux jours sa jovialité, sa bonhomie, son sourire, le plaisir qu’il trouvait dans les  échanges verbaux, en avait fait un personnage remarqué du village.

Son portrait a été peint par Robert Chalavoux, vacancier fidèle pendant de longues et belles années du Lauzet.  

SIMPLAMENT IMG 0606
Simplament par Robert Chalavoux (collection Joëlle Chalavoux, merci à Elle !)
Généalogie Simplament
Arbre généalogique de Simplament

[1] C’est un projet de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine du Lauzet Ubaye (ASPLU)

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